Le cœur textile – ou les côtés surprenants du tissu
Qui se soucie des choses du quotidien comme les chiffons, les housses en tissu ou le linge de toilette? Et ce, bien que les textiles nous entourent partout. Quatre exemples surprenants qui montrent à quel point ce matériau est sous-estimé.
Nous rencontrons des textiles partout, sans même nous en rendre compte. Le matin devant la penderie, dans le bureau paysager avec sa moquette insonorisante et ses chaises ergonomiques rembourrées, le soir en chillant sur le canapé moelleux.
Le textile est un secteur économique important dans ce pays. Plus de 1’000 entreprises sont actives dans le commerce de gros de textiles et de vêtements. Ils emploient près de 7 500 personnes. L’industrie manufacturière compte environ 2 500 entreprises. Près de 10’000 de ses employés développent et produisent des textiles et des vêtements (état 2019 BfS). La Suisse en exporte la majeure partie vers l’Allemagne et d’autres pays de l’UE.
Déjà entendu parler d’un cœur textile ? Ou d’une ceinture spéciale pour l’espace ? Non? Alors vous n’êtes probablement pas seul. Les exemples suivants montrent à quel point ce matériau est polyvalent.
Tromper le corps
Dans le cadre du projet de recherche commun Zurich Heart, divers scientifiques poursuivent depuis des années le développement de pompes cardiaques artificielles. Ils devraient un jour remplacer les cœurs de donneurs. Actuellement, la médecine est confrontée au problème des pompes cardiaques artificielles qui peuvent provoquer des caillots sanguins. Par exemple, lorsque le sang entre en contact avec du matériel étranger au corps.
Un cœur en textile doit désormais y remédier. Les collaborateurs de l’Empa (Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche) bricolent une membrane qui ressemble à un nid d’abeille : Les cellules peuvent s’implanter de manière optimale dans les hexagones alignés. Les vaisseaux sanguins naturels – entre autres le cœur – sont revêtus à l’intérieur de cellules dites endothéliales. Ils contrôlent les échanges entre le sang et les tissus du corps. Grâce à la membrane textile, les chercheurs en textile font croire au sang qu’il s’agit d’un vrai cœur.
Les chercheurs de l’Empa, de l’EPFZ, de l’Université et de ses hôpitaux universitaires de Zurich ainsi que du Centre cardiaque allemand de Berlin estiment que cette technologie sera prête à être commercialisée dans dix ans.
Un souffle de rien dans l’air
Dans les airs, chaque kilo compte. C’est particulièrement vrai pour les avions de ligne. Plus ils sont légers, moins ils consomment de carburant. L’entreprise Lantal Textiles AG de Langenthal a eu une idée particulière. Elle a développé un système pour les coussins d’assise qui remplace la mousse par de l’air. Le rembourrage se dissout pour ainsi dire « dans l’air ». C’est non seulement confortable, mais cela permet aussi de gagner du poids.
Hot N Cold : un autre développement de l’entreprise permet aux passagers aériens de contrôler et de réguler la température de leur siège, comme pour un siège de voiture. Actuellement, cet équipement confortable n’est offert qu’aux passagers des vols en classe affaires et en première classe. Les membres d’équipage et les propriétaires de jets privés peuvent se réjouir d’un matelas à régulation climatique de Lantal Textiles.
Une ceinture pour l’espace
50’000 dollars par kilogramme – c’est ce que coûte par exemple l’envoi de marchandises dans l’espace par des fusées de transport. Par exemple vers la Station spatiale internationale (ISS), qui se fait périodiquement ravitailler en matériel. Tout poids supplémentaire se répercute ici. Toute la philosophie de l’entreprise Cortex Hümbelin AG de Rupperswil repose sur la légèreté. Leurs sangles de fixation pèsent deux fois moins que les sangles en polyester traditionnelles. Selon leurs propres calculs, cela permet d’économiser 16 kilogrammes. Cela est rendu possible par un revêtement de surface sophistiqué combiné à des matériaux très résistants. Ils ne sont pas seulement légers comme une plume, ils sont également très résistants à la traction. On trouve également leurs produits dans les courses automobiles, par exemple pour les câbles de retenue des roues. La technologie qui se cache derrière est même protégée par des brevets internationaux.
Une sonde pour les zones délicates
Chez l’entrepreneur Simon Bernath, les nominations et les distinctions s’enchaînent peu à peu : son entreprise TTS Inova AG de Thayngen a développé une sonde géothermique spéciale en textile, qui conviendra à l’avenir également aux zones délicates de nappes phréatiques. En effet, dans certains d’entre eux, l’utilisation de sondes géothermiques est interdite. La sonde de ttisinova est composée de matières premières conformes aux normes alimentaires et utilise exclusivement de l’eau potable comme liquide caloporteur. Ainsi, elle ne risque pas de polluer les eaux souterraines lors de l’installation.
Le développement de Bernath ressemble à un tube tissé et est scellé avec du silicone. Elle peut être utilisée jusqu’à une profondeur de 500 mètres et devrait permettre d’économiser environ 1 100 tonnes de CO2 par an.
Les sondes géothermiques utilisent la chaleur stockée dans le sous-sol. L’énergie thermique permet de chauffer ou de refroidir des bâtiments et de produire de l’eau chaude. L’énergie géothermique ne nécessite pas de combustion de combustibles fossiles et est donc considérée comme respectueuse de l’environnement.
Comme le montrent ces exemples, le textile fait partie intégrante de notre quotidien. Peu de matériaux sont aussi polyvalents et ont en outre le potentiel de révolutionner notre vie.
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